Monsieur
le Maire,
Mesdames
et Messieurs les Conseillers,
Dans
sa propagande, Enedis prétend que ses compteurs Linky ne sont pas
piratables et que les données personnelles des usagers qu'ils
pourront lui fournir ne seront jamais exploitées sans leur
consentement.
Des
hackers avaient pourtant, dès 2012, expliqué à qui voulait les
écouter que ces compteurs étaient très faciles à pirater. "Ils
ont été capables d'utiliser cette faille de sécurité et ainsi
d'intercepter et modifier les communications émises par le compteur
en utilisant leur propre routeur. En testant individuellement chaque
appareil électronique de leur foyer, ils ont alors remarqué que
chaque type d'appareil (réfrigérateur, écran TV...) possédait une
signature électrique différente. (...) Également présent à la
conférence, le PDG de Discovergy a confirmé que la consommation
électrique était bien analysée de manière très fine par le
compteur (toutes les deux secondes)."
(http://www.clubic.com/reseau-informatique/securite-reseaux/actualite-469414-compteurs-linky-hackes.html)
En
outre, le récent scandale Facebook montre bien que la promesse de
protection des données faite par les responsables des entreprises
qui les collectent ne vaut pas mieux que les promesses électorales.
En
France, la CNIL a mis en demeure le
fournisseur Direct Énergie à cause de sa gestion désinvolte des
données personnelles de ses clients.
Comme
le révèle Le
Monde,
"Direct Energie a d’ailleurs lancé il y a quelques semaines
une offre spéciale Linky qui programme à distance le ballon d’eau
chaude".
(http/www.lemonde.fr/pixels/article/2018/03/27/linky-la-cnil-met-en-demeure-direct-energie-a-propos-des-donnees-personnelles_5276916_4408996.html#SRSHRkxKCQSiq58A.99)
Ce
qui prouve bien que les appareils électriques ont une signature
spécifique, que les opérateurs ont la main sur nos appareils, chez
nous, au point de pouvoir les allumer et les éteindre à leur guise,
comme l'avouait
le PDG en vantant son offre "heures super-creuses"
(https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-interview-eco/xavier-caitucoli-direct-energie-nous-inventons-les-heures-super-creuses_2633696.html).
Pour
compléter notre propos sur la faiblesse informatique de ces
"compteurs", nous vous envoyons en pièce jointe l'article
publié par le numéro 32 de Canard
PC Harware.
Cet
article reprend les arguments et la propagande d'Enedis, mais ses
auteurs ont testé ce "compteur" et ne peuvent pas
éviter de
faire part aux lecteurs de leurs découvertes. Entre autres choses,
on y apprend qu'on peut facilement frauder sans laisser de traces :
"En pratique, un squatteur investissant par exemple un logement
inoccupé - dont l’électricité a été coupée - pourrait
utiliser cette technique pour rétablir le courant gratuitement. De
façon plus anecdotique, il devient aussi possible d'outrepasser les
limites de puissance fixées par l’abonnement souscrit : l'aimant
empêchant le compteur de couper le courant en cas de dépassement.
D'autres scénarios (que nous ne décrirons pas ici) sont également
possibles..."
L'article
rappelle ensuite les remarques de la Cour des comptes au sujet des
profits faits par Enedis sur le dos des usagers : "Cette
incitation à ne pas prendre du retard (afin de toucher le bonus)
pourrait bien expliquer la décision de déployer à marche forcée
des millions de compteurs à la norme CPL G1, alors que ceux-ci
étaient quasiment déjà obsolètes avant même d'être posés."
On
a donc affaire à des objets incapables d’empêcher la fraude
(alors que la lutte contre la fraude est une des justifications du
Linky invoquées par Enedis), obsolètes, qui devront être changés
sans doute avant les dix ans de vie qu'on leur accorde
officiellement... mais qui permettent de collecter des précieuses
données personnelles, comme l'avouait imprudemment M. Monloubou, PDG
d'Enedis, avant l'apparition des premières résistances.
Or,
EDF, la maison mère d'Enedis, connaît de graves difficultés
financières, au point que son
directeur
financier a démissionné en 2016 suite au choix hasardeux de sa
direction de poursuivre le projet d'EPR à Hinkley Point. Sans
l’intervention de l'Etat qui a renfloué son capital, dans un pays
normal EDF aurait dû mettre la clé sous la porte.
La
montagne de données qu'Enedis va pouvoir collecter grâce au Linky
est une
véritable mine d'or.
Est-il pensable que, malgré toutes ses promesses de ne pas les
exploiter commercialement, Enedis et EDF restent assis sur ce tas
d'or sans penser à le faire fructifier ?
Ses
concurrents - Direct Énergie en tête - montrent bien comment les
données seront utilisées, avec ou sans autorisation des usagers.
Monsieur
le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, vous savez aussi
bien que nous que le meilleur moyen de protéger les données est
d'éviter qu'elles soient collectées.
Que
comptez-vous faire pour protéger vos administrés de ce pillage
organisé, totalement illégitime ?
Avec
nos salutations respectueuses.
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