vendredi 20 avril 2018

Message 5 aux élus de Noisy le Sec - Linky, Des données bien trop profitables

Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,

Dans sa propagande, Enedis prétend que ses compteurs Linky ne sont pas piratables et que les données personnelles des usagers qu'ils pourront lui fournir ne seront jamais exploitées sans leur consentement.

Des hackers avaient pourtant, dès 2012, expliqué à qui voulait les écouter que ces compteurs étaient très faciles à pirater. "Ils ont été capables d'utiliser cette faille de sécurité et ainsi d'intercepter et modifier les communications émises par le compteur en utilisant leur propre routeur. En testant individuellement chaque appareil électronique de leur foyer, ils ont alors remarqué que chaque type d'appareil (réfrigérateur, écran TV...) possédait une signature électrique différente. (...) Également présent à la conférence, le PDG de Discovergy a confirmé que la consommation électrique était bien analysée de manière très fine par le compteur (toutes les deux secondes)." (http://www.clubic.com/reseau-informatique/securite-reseaux/actualite-469414-compteurs-linky-hackes.html)

En outre, le récent scandale Facebook montre bien que la promesse de protection des données faite par les responsables des entreprises qui les collectent ne vaut pas mieux que les promesses électorales.

En France, la CNIL a mis en demeure le fournisseur Direct Énergie à cause de sa gestion désinvolte des données personnelles de ses clients.
Comme le révèle Le Monde, "Direct Energie a d’ailleurs lancé il y a quelques semaines une offre spéciale Linky qui programme à distance le ballon d’eau chaude". (http/www.lemonde.fr/pixels/article/2018/03/27/linky-la-cnil-met-en-demeure-direct-energie-a-propos-des-donnees-personnelles_5276916_4408996.html#SRSHRkxKCQSiq58A.99)
Ce qui prouve bien que les appareils électriques ont une signature spécifique, que les opérateurs ont la main sur nos appareils, chez nous, au point de pouvoir les allumer et les éteindre à leur guise, comme l'avouait le PDG en vantant son offre "heures super-creuses" (https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-interview-eco/xavier-caitucoli-direct-energie-nous-inventons-les-heures-super-creuses_2633696.html).

Pour compléter notre propos sur la faiblesse informatique de ces "compteurs", nous vous envoyons en pièce jointe l'article publié par le numéro 32 de Canard PC Harware.
Cet article reprend les arguments et la propagande d'Enedis, mais ses auteurs ont testé ce "compteur" et ne peuvent pas éviter de faire part aux lecteurs de leurs découvertes. Entre autres choses, on y apprend qu'on peut facilement frauder sans laisser de traces : "En pratique, un squatteur investissant par exemple un logement inoccupé - dont l’électricité a été coupée - pourrait utiliser cette technique pour rétablir le courant gratuitement. De façon plus anecdotique, il devient aussi possible d'outrepasser les limites de puissance fixées par l’abonnement souscrit : l'aimant empêchant le compteur de couper le courant en cas de dépassement. D'autres scénarios (que nous ne décrirons pas ici) sont également possibles..."
L'article rappelle ensuite les remarques de la Cour des comptes au sujet des profits faits par Enedis sur le dos des usagers : "Cette incitation à ne pas prendre du retard (afin de toucher le bonus) pourrait bien expliquer la décision de déployer à marche forcée des millions de compteurs à la norme CPL G1, alors que ceux-ci étaient quasiment déjà obsolètes avant même d'être posés."

On a donc affaire à des objets incapables d’empêcher la fraude (alors que la lutte contre la fraude est une des justifications du Linky invoquées par Enedis), obsolètes, qui devront être changés sans doute avant les dix ans de vie qu'on leur accorde officiellement... mais qui permettent de collecter des précieuses données personnelles, comme l'avouait imprudemment M. Monloubou, PDG d'Enedis, avant l'apparition des premières résistances.

Or, EDF, la maison mère d'Enedis, connaît de graves difficultés financières, au point que son
directeur financier a démissionné en 2016 suite au choix hasardeux de sa direction de poursuivre le projet d'EPR à Hinkley Point. Sans l’intervention de l'Etat qui a renfloué son capital, dans un pays normal EDF aurait dû mettre la clé sous la porte.
La montagne de données qu'Enedis va pouvoir collecter grâce au Linky est une véritable mine d'or. Est-il pensable que, malgré toutes ses promesses de ne pas les exploiter commercialement, Enedis et EDF restent assis sur ce tas d'or sans penser à le faire fructifier ?
Ses concurrents - Direct Énergie en tête - montrent bien comment les données seront utilisées, avec ou sans autorisation des usagers.

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, vous savez aussi bien que nous que le meilleur moyen de protéger les données est d'éviter qu'elles soient collectées.
Que comptez-vous faire pour protéger vos administrés de ce pillage organisé, totalement illégitime ?

Avec nos salutations respectueuses.
Le collectif anti-Linky de Noisy-le-Sec

à lire "on a hacké Linky"

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