De plus en plus nombreuses, en effet, sont les personnes qui s'opposent au changement de leur compteur électrique traditionnel par un compteur Linky. Et cela pour des raisons multiples:
- par principe de précaution, les conséquences sanitaires à moyen ou long terme d'une densification du brouillard électromagnétique induit par les compteurs communicants étant encore inconnues, mais le nombre d'électrohypersensibles ne cessant déjà d'augmenter;
- par souci de protection des données personnelles;
- par souci de préservation de l'environnement, de l'emploi et du bon usage de l'argent public.
Par ailleurs, des industriels du secteur mettent eux-mêmes en doute l'utilité véritable du Linky pour une meilleure gestion de la distribution d'électricité.
(Tous ces arguments sont développés dans le document joint).
Or Enedis veut à toute force imposer ses compteurs Linky: des consignes ont été données aux sous-traitants chargés de les installer pour qu'ils passent outre les oppositions déclarées, voire affichées sur les compteurs en place, quitte pour cela à violer la propriété privée.
C'est pourquoi nous aimerions connaître votre position sur cette affaire: défendrez-vous, si vous êtes élu député de notre circonscription, non seulement le droit de tout locataire ou propriétaire à refuser individuellement le changement de son compteur, sans avoir à subir de pressions ni encourir de sanctions, mais aussi, et surtout, le principe de précaution, qui suppose au minimum l'adoption d'un moratoire sur le déploiement du Linky sur le territoire français.
Un tel moratoire est en effet une condition indispensable pour qu'un véritable débat public ait lieu sur les risques et la nécessité, réelle ou pas, d'un tel programme. Débat qui n'a jamais eu lieu jusqu'à présent, alors que tous les citoyens sont directement impactés.
Enjeux et méfaits des compteurs communicants
"Linky"
en
cours d'installation en France
Le compteur d'électricité "Linky",
promu par la société Enedis, est conçu
pour capter les données de consommation électrique de 35 millions de foyers au
moyen d'ondes électromagnétiques et pour les transmettre à un central par le
biais de 700.000 "concentrateurs" à installer dans l'espace public.
Dans
quel but ? Pouvoir se passer de toute intervention humaine pour le relevé,
connaître le détail de notre consommation électrique en temps réel, et pouvoir
intervenir à distance sur nos appareils.
L'opération serait justifiée, selon Enedis, par
un souci de meilleure gestion de la distribution électrique, que la
multiplication des producteurs d'électricité rendrait bientôt nécessaire. Or
plusieurs pays européens ont déjà renoncé à installer des compteurs
communicants ailleurs que chez les gros consommateurs, et notamment
l'Allemagne, chez qui la multiplication des petits producteurs est d'ores et
déjà une réalité, du fait du développement rapide des énergies renouvelables.
Et en France même, il est des industriels de l'électricité pour mettre en doute
l'utilité de ce type de compteurs, déjà dépassé par les technologies mises au
point depuis (1).
Ce qu'évite de dire trop fort Enedis (bien que
son PDG, M.
Monloubou, s'en soit publiquement vanté avant que les premières objections se
manifestent), c'est que les Linky devraient aussi lui
permettre de se constituer une énorme base de données sur les habitudes de
consommation des Français, et de se positionner par ce biais sur le marché des
Big Data. A terme, Enedis pourra aussi proposer de nouveaux contrats aux
usagers en fonction de leur profil de consommation - ce qui nous promet une
complexité tarifaire aussi peu maîtrisable que celle de la téléphonie mobile.
Or des milliers de citoyens ont d'ores et déjà
fait connaître leur opposition au remplacement de leur compteur actuel
par un compteur Linky. Pour des raisons sérieuses et multiples :
- Supprimer toute intervention humaine, cela
veut dire concrètement, à terme, la disparition de plusieurs milliers
d'emplois stables (de releveurs, d'administratifs et d'emplois privés
annexes). Plusieurs
syndicats et organisations de consommateurs ont d'ailleurs déjà pris position
contre cet énorme plan social à venir.
- Intervenir à distance sur nos appareils, cela
veut dire pouvoir couper d'office l'électricité d'un mauvais payeur,
imposer une consommation restreinte aux plus pauvres, mais aussi limiter
autoritairement la consommation de tous aux heures où les capacités de
production ne suivent pas (avec tous les risques que cela comporte dans
certains cas).
- Remplacer 35
millions de compteurs en état de marche, solides et inoffensifs, par d'autres
dont la durée de vie est de dix ans au maximum (et dont on sait, malgré le
"secret industriel", qu'ils contiennent des éléments toxiques) va se
traduire par des montagnes de déchets industriels, induisant une
pollution supplémentaire. A-t-on vraiment besoin de cela dans le contexte
actuel de multiplication des décharges de produits dangereux ingérables ?
- Linky coûte très cher.
Enedis parle d'une opération à 5 milliards d'euros, certains pensent déjà qu'il
s'agirait plutôt de 10 milliards. Et qui va payer ? Le consommateur, bien
sûr, à travers les taxes inscrites sur sa facture. Et si nécessaire, le
contribuable... car Enedis, c'est l'Etat.
- Linky fait peser une grave
menace sur notre santé. Il émet des ondes électromagnétiques à très haute
fréquence dans le logement par le biais du courant porteur en ligne (CPL), puis
d'autres ondes vers le concentrateur, qui, lui, en renvoie encore d'autres par voie satellitaire vers le central. Tout
cela va considérablement densifier un brouillard électromagnétique déjà
beaucoup trop dense. Or, même si leurs effets nocifs sont encore mal mesurés
(comme le reconnaît le récent rapport de l'Anses), les ondes électromagnétiques
gâchent déjà la vie de milliers de personnes électrosensibles, dont le nombre
ne cesse d'augmenter (2). L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le
Centre international de recherche contre le cancer (CIRC) ont classé ces ondes
dans le tableau 2B (potentiellement cancérigènes), celui où se trouvaient le
plomb, le tabac, l'amiante, les vapeurs de diesel... avant d'être reclassés
dans le groupe 1 (cancérigènes avérés). A ceux qui rétorquent que l'usage de
millions de téléphones portables suffit à prouver que ces ondes ne sont pas
nocives, il faut signaler : 1) que les études montrant le contraire ont
été systématiquement ignorées sous la pression des grands opérateurs ; 2)
qu'aucune étude n'existe sur les effets cumulés de ces ondes.
Force est donc de constater qu'Enedis s'apprête à traiter
l'ensemble des Français comme cobayes, bafouant de ce fait le principe de
précaution, qui a pourtant valeur constitutionnelle.
Que nous enseigne la pose des quatre premiers millions de
compteurs Linky?
. Là où les premiers compteurs Linky ont été installés, aucune
économie d’énergie n'a été constatée, alors que la possibilité de suivre
donc de maîtriser sa consommation est une des justifications avancées par
Enedis. Rien d'étonnant, puisque Linky ne permet en soi de suivre directement
sa courbe de consommation : pour cela il faut passer par Internet et payer
pour cette fonctionnalité supplémentaire ! D'ailleurs, n'est-il pas déjà
possible à tout usager attentif de surveiller sa consommation sur les compteurs
actuels ?
. Le compteur Linky s'avère particulièrement sensible aux
appels de puissance, contrairement aux compteurs existants : si pendant
quelques secondes votre appel de puissance dépasse les limites de puissance
inscrites dans votre contrat, ça disjoncte. Plusieurs usagers se
plaignent déjà d'être obligés, depuis la pose du Linky, d’augmenter la
puissance inscrite dans leur contrat, bien que leur installation électrique
n'ait subi aucune modification.
. De nombreux cas de dérèglements d'appareils
électroménagers déclenchés par la pose d'un Linky ont été enregistrés,
ainsi que d'arrêts intempestifs d'ampoules,
voire de tout le circuit de l'appartement. Des problèmes similaires ont
d'ailleurs conduit certains Etats du Canada à
décider de désinstaller les compteurs communicants déjà installés.
. Plusieurs cas d'incendies
ayant pour origine la pose d'un Linky ont été signalés dans la presse
quotidienne régionale.
Naturellement aucun de ces
accidents n'est couvert par les assurances, la réparation des dégâts reste donc
entièrement à la charge des usagers.
. Alors qu'Enedis table sur la
multiplication des objets domestiques connectés pour donner tout son
"potentiel" au compteur Linky, il est incapable de fournir la moindre
assurance contre un éventuel piratage des données des consommateurs,
alors que les hackers ont déjà prouvé que ces objets connectés étaient pour eux
autant de portes d'entrée potentielles.
Enedis veut à tout prix mener à
bien son programme de déploiement du Linky. Face aux résistances qui se
multiplient, il en est arrivé à donner des consignes de passage en force
aux sous-traitants qu'elle charge d'effectuer le remplacement des compteurs.
Ceux-ci étant payés en fonction du nombre de Linky posés, ils n'hésitent pas à
recourir au mensonge et à l'intimidation envers les habitants récalcitrants,
voire à de véritables méthodes de voyou, forçant des portes, brisant les
barrières de protection... La presse régionale commence d'ailleurs à rapporter
les premiers cas de procès engagés par des habitants courroucés.
Au regard de la loi, ce sont les
municipalités qui sont propriétaires des compteurs d'électricité. De ce fait,
plus de 350 municipalités se sont prononcées contre l'installation des Linky
sur leur territoire. Des préfets ont attaqué plusieurs certaines de ces
délibérations et obtenu gain de cause dans deux cas, obligeant les deux petites
communes concernées à payer des amendes dissuasives. Mais d'autres initiatives
juridiques sont en cours (3)
et la bataille est bien loin d'être terminée.
Le collectif anti-Linky de Noisy-le-Sec
(1) Voir par exemple http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/electricte-les-compteurs-intelligents-seraient-superflus-579820.html
(2) Pour des éléments précis en lien avec le rapport
de l'Anses, voir : http://ekladata.com/8rxL-tTCIK6PH6lt_rV-Cr0I3wg/Courrier-pour-Monsieur-Genet-Directeur-de-l-ANSES.pdf
(3) Telles celles du cabinet Artemisia: https://www.artemisia-lawyers.com/fran%C3%A7ais/publications-et-interventions/compteurs-linky
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