Monsieur
le Maire,
Mesdames
et Messieurs les Conseillers,
Comme
vous le savez sans doute, Enedis prétend que le capteur qu'il
voudrait imposer à tout le monde est sans conséquence sur
l'emploi : les 5 000 postes de releveurs destinés à être
supprimés seraient compensés par la création d'autant de postes
dans les entreprises qui fabriquent et posent le Linky.
Cette
propagande est parfaitement mensongère. La réalité, si elle est
difficile à saisir, est bien moins reluisante.
Même
en s'en tenant au chiffre d'Enedis, le simple bons sens empêche de
considérer que des emplois temporaires et sous statut précaire
peuvent compenser des postes pérennes et non délocalisables.
Mais
ce chiffre lui-même est-il fiable ?
Puisqu'il
n'y a pas de données officielles claires sur le sujet, il faut
tenter de recouper les sources disponibles. Nous mettons donc à
votre disposition les informations que nous avons recueillies.
-
Le nombre de postes de releveurs (aujourd'hui confiés à des
contractuels et
à des sous-traitants)
serait, selon certaines sources, d'au moins 6 000 ; leur
suppression pourrait « financer » une partie de
l’investissement prévu dans le « business plan » d'Enedis.
(http://stoplinky54.over-blog.com/2016/03/pourquoi-linky-est-dangereux.html) ;
-
le député Hubert
Wulfranc,
dans sa question au gouvernement n° 3708 du
12 décembre 2017 (et toujours sans réponse), nous apprend
qu'"Enedis
entend supprimer 10 000 emplois de releveurs de compteurs
lorsque le réseau de relève automatique sera opérationnel. Aussi,
les opposants au déploiement du compteur Linky estiment que
l'opération sera globalement négative pour l'emploi national une
fois l'opération de pose achevée, d'autant plus que trois des six
fournisseurs de compteurs Linky sont étrangers".
-
"La fédération CGT mines-énergie estime, elle, à 5 400 le
nombre de postes risquant d’être supprimés d’ici [2017] à
2021"
(https://www.humanite.fr/linky-le-compteur-qui-fait-peter-les-plombs-646655).
-
Selon la FNME-CGT, 2500 suppressions sont à prévoir
(https://www.24matins.fr/topnews/eco/enedis-prevoit-la-suppression-de-2-500-emplois-dici-2021-selon-les-syndicats-765370?utm_source=twitter&utm_campaign=24matins_eco).
En
fait les dégâts se feront sentir bien au-delà du cercle des
contractuels et des entreprises sous-traitantes,
et commencent d'ailleurs déjà à se voir chez Enedis même. Selon
la CGT d'Enedis, les économies imposées par EDF à sa filiale
impliqueraient "la suppression de 2 000 postes en deux ans sur
les 38 507 existants, une modération salariale, ainsi qu’une
remise en cause de la plupart des accords sociaux". Il s'agit
sans doute de postes d'administratifs à statut (qui traitent les
relevés) et de
ceux qui
organisent et effectuent les interventions techniques sur place, etc.
En
discutant avec des salariés d'Enedis on apprend en outre qu'il y a
d'ores et déjà des réductions d'effectifs qui touchent les équipes
chargées des interventions techniques et de la maintenance.
Enedis
ayant le monopole de l'entretien du réseau électrique, elle n'est
soumise à aucun impératif dicté par la concurrence. Quelle
nécessité impose à cette entreprise de détruire 15 000 à 20
000 postes de travail pérennes et non délocalisables ?
Que
comptez-vous faire, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les
Conseillers, pour vous opposer à cette casse sociale qui va toucher
aussi notre ville et vos administrés ?
Veuillez
agréer, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers,
l’expression de nos salutations respectueuses.
Le
collectif anti-Linky de Noisy-le-Sec
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