dimanche 6 mai 2018

Message 7 aux élus de Noisy le Sec - Linky, Un plan social qui ne dit pas son nom

Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,

Comme vous le savez sans doute, Enedis prétend que le capteur qu'il voudrait imposer à tout le monde est sans conséquence sur l'emploi : les 5 000 postes de releveurs destinés à être supprimés seraient compensés par la création d'autant de postes dans les entreprises qui fabriquent et posent le Linky.
Cette propagande est parfaitement mensongère. La réalité, si elle est difficile à saisir, est bien moins reluisante.
Même en s'en tenant au chiffre d'Enedis, le simple bons sens empêche de considérer que des emplois temporaires et sous statut précaire peuvent compenser des postes pérennes et non délocalisables.

Mais ce chiffre lui-même est-il fiable ?
Puisqu'il n'y a pas de données officielles claires sur le sujet, il faut tenter de recouper les sources disponibles. Nous mettons donc à votre disposition les informations que nous avons recueillies.
- Le nombre de postes de releveurs (aujourd'hui confiés à des contractuels et à des sous-traitants) serait, selon certaines sources, d'au moins 6 000 ; leur suppression pourrait « financer » une partie de l’investissement prévu dans le « business plan » d'Enedis. (http://stoplinky54.over-blog.com/2016/03/pourquoi-linky-est-dangereux.html) ;
- le député Hubert Wulfranc, dans sa question au gouvernement n° 3708 du 12 décembre 2017 (et toujours sans réponse), nous apprend qu'"Enedis entend supprimer 10 000 emplois de releveurs de compteurs lorsque le réseau de relève automatique sera opérationnel. Aussi, les opposants au déploiement du compteur Linky estiment que l'opération sera globalement négative pour l'emploi national une fois l'opération de pose achevée, d'autant plus que trois des six fournisseurs de compteurs Linky sont étrangers".
- "La fédération CGT mines-énergie estime, elle, à 5 400 le nombre de postes risquant d’être supprimés d’ici [2017] à 2021" (https://www.humanite.fr/linky-le-compteur-qui-fait-peter-les-plombs-646655).

En fait les dégâts se feront sentir bien au-delà du cercle des contractuels et des entreprises sous-traitantes, et commencent d'ailleurs déjà à se voir chez Enedis même. Selon la CGT d'Enedis, les économies imposées par EDF à sa filiale impliqueraient "la suppression de 2 000 postes en deux ans sur les 38 507 existants, une modération salariale, ainsi qu’une remise en cause de la plupart des accords sociaux". Il s'agit sans doute de postes d'administratifs à statut (qui traitent les relevés) et de ceux qui organisent et effectuent les interventions techniques sur place, etc.
En discutant avec des salariés d'Enedis on apprend en outre qu'il y a d'ores et déjà des réductions d'effectifs qui touchent les équipes chargées des interventions techniques et de la maintenance.

Enedis ayant le monopole de l'entretien du réseau électrique, elle n'est soumise à aucun impératif dicté par la concurrence. Quelle nécessité impose à cette entreprise de détruire 15 000 à 20 000 postes de travail pérennes et non délocalisables ?

Que comptez-vous faire, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, pour vous opposer à cette casse sociale qui va toucher aussi notre ville et vos administrés ?

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, l’expression de nos salutations respectueuses.
Le collectif anti-Linky de Noisy-le-Sec

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