Monsieur
le Maire,
Mesdames
et Messieurs les Conseillers,
Vous
n'êtes pas sans savoir que le rapport de l'ANSES intitulé
"Radiofréquences et santé" (mai
2017,
https://www.anses.fr/fr/system/files/CDLR-mg-RadiofrequencesetSante9.pdf)
met ouvertement le
doigt sur les dangers des champs électromagnétiques - ceux liés à
l'utilisation des téléphones portables, des antennes relais et de
toute sorte d'appareils à l'origine de perturbations sur le
plan sanitaire. Le compteur Linky - dont la deuxième génération
devrait en plus être doté d'un Émetteur Radio Linky (ERL) - fait
baigner nos logements dans un flux constant de radiofréquences de 75
Khz émises par le courant porteur en ligne (CPL) injecté dans des
réseaux électriques domestiques non blindés, prévus pour
supporter un courant à 50 Hz. Ce qui, en équivalence en termes de
poids, revient à faire supporter 75 kg à un support prévu
pour 50 g.
Avec
les précautions de langage qui s'imposent dans un rapport officiel,
l'ANSES déclare que "de manière générale, les évaluations
de risques qui s’appuient sur ces travaux ne concluent pas à un
risque associé aux ondes électromagnétiques, mais ne peuvent
conclure quant à l’absence d’un risque" (p. 8). Mais ajoute
plus explicitement : "Le Centre international de recherche sur
le cancer (CIRC) a classé en 2011 les champs électromagnétiques de
radiofréquences dans le groupe 2B comme pouvant être cancérogènes
pour l’homme, sur la base d’un risque accru de gliome, associé à
l’utilisation du téléphone sans fil. Cette classification a
marqué un tournant dans l’évaluation des risques sur ce sujet.
Comme l’a souligné Christopher
Wild (Directeur du CIRC) : 'Étant donné les implications de
cette classification et de ces résultats pour la santé publique, il
est crucial que des recherches supplémentaires soient menées sur
l’utilisation intensive à long terme des téléphones portables'"
(p. 9).
Dans
les pages suivantes du même rapport -
où sont reconnues la faiblesse des études actuellement disponibles
et notre mauvaise connaissance des effets des champs magnétiques sur
l'organisme humain - on trouve une sévère mise en garde contre les
effets des ondes notamment sur les enfants. En particulier en cas de
proximité de l'émetteur et de longue durée d'exposition : le
compteur Linky n'est pas nommé, mais on dirait bien que c'est de lui
qu'on parle.
Et
que dire du "respect des normes" dont se prévaut Enedis
pour parler d'innocuité du Linky quand on sait que les normes ont
été établies précisément pour ne jamais pouvoir être dépassées
(cf. "Ondes électromagnétiques: une pollution invisible, par
Olivier Cachard, Le Monde diplomatique, février 2017) ?
S'il est un élément
qui parle tout seul, c'est bien le développement exponentiel du
syndrome d'électrohypersensibilité (EHS) au sein de la population.
L'appel des médecins et professionnels de santé en faveur d'une
reconnaissance officielle de l'électrohypersensibilité (EHS), lancé
à l'occasion du
colloque du 11 février 2016 à l’Assemblée nationale,
a d'ailleurs sonné
l'alarme
(https://www.poal.fr/blog/electro-hypersensibilite/appel-medecins-reconnaissance-de-lelectro-hypersensibilite),
faisant écho à l'appel de Fribourg, lancé par des médecins
allemands dès 2002 (http://www.priartem.fr/Appel-de-Fribourg.html).
Enfin,
les 700.000 concentrateurs qu'Enedis prévoit de poser sur tout le
territoire français, qui se comporteront comme autant de
mini-antennes-relais, ne pourra que densifier sérieusement le
brouillard électromagnétique dans lequel nous baignons déjà du
fait de l'ampleur des télécommunications par voie satellitaire. Or
force est de constater qu'aucune étude n'est disponible à ce jour -
à notre connaissance - sur les effets cumulatifs de la pollution
électromagnétique dans l'espace public comme à l'intérieur
de nos logements.
Quand
le scandale éclatera au grand jour, qui pourra dire : je ne savais
pas ?
La
stratégie appliquée par Enedis pour faire accepter son capteur
ressemble fort à celle mise en œuvre par le lobby de l'amiante, qui
a réussi à retarder l'interdiction de cette matière notoirement
cancérigène des décennies durant. Elle correspond bien à ce
qu'Annie Thébaud-Mony - directrice de recherche honoraire à
l'Inserm et chercheuse associée au Groupement d'intérêt
scientifique sur les cancers d’origine professionnelle à
l'université Paris 13 - définit comme "paradigme du doute"
dans son livre La science asservie : négation des
"effets sanitaires de toxiques notoires" et
"instrumentalisation de l’épidémiologie dans la construction
de l'invisibilité des victimes des risques industriels" (p.
17-18).
Bien
que le principe de précaution ait été intégré dans la
Constitution, Enedis continue à le bafouer allègrement. La pose
forcée des capteurs Linky continue, la propagande en faveur de ce
programme ne se démentit pas, même si plusieurs médias ont
commencé à prendre en compte certains des arguments des opposants.
Nous
avons bien sûr noté que le conseil municipal de Noisy, par le vœu
qu'il a adopté le 21 mai 2015 (p. 39 du compte-rendu :
http://www.noisylesec.net/kiosque/_5617ad1408942.pdf),
a fait preuve d'une certaine sensibilité aux problèmes que crée la
multiplication des ondes électromagnétiques dans notre
environnement quotidien, et nous osons toujours espérer qu'il ne
s'agit pas là d'un simple vœu pieux.
Que
comptez-vous faire concrètement,
Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, pour
protéger la santé de
vos administrés ?
Avec
nos salutations respectueuses.
Le
collectif anti-Linky de Noisy-le-Sec
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