Monsieur
le Maire,
Mesdames
et Messieurs les Conseillers,
Nous
avons lu avec plaisir dans le dernier numéro du Noiséen
(n° 78) l'encart portant sur le capteur Linky.
Vous vous doutez bien que le point de vue qui y est défendu n'est pas exactement le nôtre, mais une discussion n'a de sens que si elle permet la confrontation d'opinions différentes. Or jusqu'à présent il n'y a pas discussion, les opinions s'affichant dans les boîtes mail ou les boîtes aux lettres ou dans le journal municipal sans se confronter.
Vous vous doutez bien que le point de vue qui y est défendu n'est pas exactement le nôtre, mais une discussion n'a de sens que si elle permet la confrontation d'opinions différentes. Or jusqu'à présent il n'y a pas discussion, les opinions s'affichant dans les boîtes mail ou les boîtes aux lettres ou dans le journal municipal sans se confronter.
Dans
ce texte, Monsieur le Maire, vous dites ne pas être compétent "sur
le déploiement des compteurs Linky puisqu'il dépend d'une décision
de l’État prise lors de la loi de transition énergétique de
2015". Mais la loi de transition énergétique n'a jamais
décrété qu'il fallait imposer à tous les foyers un capteur de
données fonctionnant avec le courant porteur en ligne (CPL). Elle se
contente de préconiser la pose de compteurs communicants permettant
à l'usager de mieux maîtriser sa consommation et "aux
fournisseurs la possibilité d'accéder aux données de comptage de
consommation, en aval du compteur et en temps réel, sous
réserve de l'accord du consommateur"
(art. L. 341-4 du code de l’énergie modifié par l'art 28 de la
loi
n° 2015-992 du 17 août 2015).
De
plus, comme l'a justement rappelé la Cour des comptes, les compteurs
d'électricité restent la propriété des municipalités, même
lorsque la gestion de la distribution d'électricité a été
transférée à un syndicat intercommunal comme le SIPPEREC. Ce qui
laisse au maire un levier d'intervention contre le Linky. Vous n'êtes
d'ailleurs pas sans savoir que de nombreuses municipalités - 658 à
ce jour - se sont prononcées par des arrêtés, des délibérations
ou des vœux contre la pose du Linky sur leur territoire. Les élus
municipaux qui ont ainsi pris au sérieux les inquiétudes de leurs
administrés se seraient-ils tous trompés ?
Certes,
une bonne partie de ces mesures restent lettre morte, vœux pieux,
lorsqu'elles ne sont pas attaquées devant la justice administrative
par les préfets et par Enedis (qui s'en prend de préférence aux
plus petites, qu'il est facile d'étrangler par des amendes). Bien
que le préfet n'ait pas le pouvoir de casser les arrêtés
municipaux, plusieurs communes acceptent de suspendre la mesure
qu'elles ont prise en attendant la décision de justice qui tombera
deux ou trois ans plus tard. D'autres maires annulent spontanément
leur arrêté sur simple menace du préfet, ce qui laisse à penser
que leur mesure de protection contre les méfaits du Linky relevait
plus du calcul électoral à l'approche des élections locales que
d'une conviction profonde. Dans ces deux cas, malheureusement, Enedis
continue sans peine à imposer la pose du Linky aux habitants,
laissant ses sous-traitants recourir, pour contrer les oppositions
croissantes, aux méthodes de voyou dont nous vous avons déjà fait
part.
Mais
il est aussi d'autres maires, plus rares il est vrai, qui, prenant au
sérieux leur obligation de protection de leurs administrés, savent
ne pas se laisser intimider. A titre d'exemple, citons les cas de M.
Dupont-Aignan, ancien maire de Yerres dans l'Essonne, et de M. Pierre
Pantanella, maire de Saint-Rome-de-Cernon dans l'Aveyron, qui ont
fait intervenir, l'un la police municipale, l'autre la gendarmerie
pour mettre fin au harcèlement de leurs concitoyens par les poseurs
de Linky.
Nous
ne vous demandons certes pas, Monsieur le Maire, de vous mettre à la
tête d'une horde de Noiséens armés de fourches pour chasser les
poseurs de Linky ; nous nous permettons simplement de vous suggérer
quelques initiatives utiles ne sortant pas de vos compétences, qui
pourraient s'inspirer de ce qui s'est déjà fait dans les communes
proches :
-
A l'instar de la mairie de Montreuil, vous pourriez décréter un
moratoire sur la pose du Linky en attendant que les preuves soient
fournies de l'absence de dangers pour la santé des habitants et la
sécurité de leurs données personnelles
(http://refus.linky.gazpar.free.fr/arrete-MONTREUIL.pdf).
-
A l'instar de la mairie de Pantin,
vous pourriez prendre un arrêté demandant à Enedis de consulter
chaque Noiséen afin de recueillir son libre consentement
préalablement à l'installation d'un compteur Linky à son domicile
et
demander au bailleur social que vous présidez d'informer les
locataires titulaires d'un contrat de fourniture d'électricité de
leur droit à accepter ou refuser la pose du capteur Linky (en pièce
jointe,
l'arrêté de la mairie de Pantin et l'affichette posée par Pantin Habitat dans les immeubles qu'il gère).
-
A l'instar de la députée de notre circonscription, vous pourriez
organiser une ou plusieurs réunions d'information ou de débat
contradictoire avec les responsables d'Enedis, que nous nous ferions
un plaisir de vous aider à animer.
-
Vous pourriez aussi publier dans le Noiséen tous les messages
d'information que nous vous avions adressés et nous offrir une
rubrique régulière dans ce journal.
Ces
initiatives ne s'excluent pas réciproquement, bien au contraire.
Comme elles n'en excluent pas d'autres que vous sauriez sûrement
prendre de votre propre chef pour contribuer à amener le
gouvernement à tenir compte non seulement des inquiétudes mais
aussi l'avis des ses sujets.
C'est
pourquoi nous vous demandons : que comptez-vous faire, Monsieur le
Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, pour protéger les
intérêts de vos administrés ?
Avec
nos salutations respectueuses.
Le
collectif anti-Linky de Noisy-le-Sec
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